Flamants roses
Dans la série sur les flamants roses, j'ai voulu isoler l'animal de son environnement afin que l'on s'attarde sur les effets graphiques dans les plumes, le bec ou dans les nuances de couleurs qui parent les oiseaux. Toujours dans cette idée, j'ai volontairement essayé d'exclure toutes les couleurs autres que le rose, le noir et le blanc pour me rapprocher du noir et blanc qui concentre le regard sur la composition de l'image, les formes, les textures et les matières.
Capter l'originalité dans l'attitude, sans m'attacher à la dimension éthologique mais plus à l'émotion, la poésie que peut provoquer l'image, furent aussi mes objectifs : « privilégier l'aspect esthétique en s'attachant à construire un tableau plus qu'une reconstitution environnementale ou écologique ».
De plus en plus, je m'impose une vision minimaliste pour garder uniquement l'aspect pictural et me rapprocher des estampes japonaises.
Enfin le côté « dur et sévère » de cet oiseau (sur quelques unes des photos), qui dans l'esprit de beaucoup d'entre nous symbolise la grâce et la beauté, m'a semblé aussi intéressant à explorer. La volonté de montrer l'animal tel qu'il est et non pas l'image que l'on s'en fait m'a semblé intéressante. Ici intervient de nouveau le choix de la « monochromie », elle accentue la « férocité » du flamant rose.
Il me semble que le photographe doit amener l'observateur vers de nouveaux horizons, il faut qu'il métamorphose le regard trop banal que l'on porte sur les choses qui nous entourent. Tout le monde a déjà vu un paysage de montagne, chacun connaît bien les flamants roses, mais sublimer la réalité pour accrocher l'imaginaire des personnes... difficile !